mercredi 14 avril 2010

Un brutal accident à Mae-Sai, Chaingrai



Le voyage vers Makhamtao.
Notre voyage en Thaïlande devait se dérouler du 7 au 27 Février 2010, je dis bien devait, parce qu’il en a été tout autre.

Pour cette raison je passerai plus rapidement sur notre « vrai » séjour au pays du sourire. Une semaine en vérité ; une semaine de pur bonheur : Bangkok, immersion de 3 jours, pour moi passage obligé pour mieux comprendre ensuite le décalage entre la vie urbaine et les facilités qu’elle présente et les difficultés de la vie dans les campagnes et les petits villages.


Donc passage inévitable à Makhamtao, village natal de Montri, qu’il n’est plus la peine de présenter ! Nous y avons passé 3 jours en compagnie de Guy et Montri. Nous avons retrouvé avec une grande émotion Naree, la sœur de Montri et son mari Sanong , ainsi que leurs enfants et leur petite fille. Cela faisait 3 ans que nous ne les avions pas vus et pourtant, nous avions l’impression de ne pas les avoir quittés, même physique, même vie, même chaleur humaine et sollicitude envers nous les « farangs » (étrangers blancs enThaï) !!!


Et puis, nous avons revu notre filleul « Nathakit » devenu un joli jeune-homme, c’est certainement lui qui avait le plus changé physiquement. Ce n’était plus le garçon maigrelet rencontré 3 ans auparavant, mais un jeune-homme épanoui, souriant, bien dans sa peau et dévoué à sa grand-mère avec laquelle il vit.
Il est toujours aussi difficile de quitter le village, après quelques larmes essuyées nous avons repris notre route vers le Nord : Chaing Mai dans un premier temps : shopping oblige !!!



Puis, Chaing Dao et le petit village de Ban Loupahan, où réside notre 2ème filleule Kinaree, en réalité, la première parrainée en 2000. Toute une histoire partagée déjà, nous l’avons connue enfant, adolescente et maintenant jeune-fille de 18 ans. Nous la rencontrions pour la 3ème fois, autant vous dire que l’émotion est à chaque fois à son comble : Oh mummy !!!!! Dur de retenir ses larmes. Après une journée passée ensemble nous avons repris notre périple vers Chaing Rai et le triangle d’or.



Notre séjour en Thaïlande s’arrêtera là !!!
Un brutal et violent accident de la circulation a stoppé le 16 Février notre voyage, en limite du Myanmar. Je ne ferai pas de catastrophisme, ni de rapport médical, toujours est-il que nous avons tous été blessés, certains plus gravement que d’autres. En attendant les secours, qui sont arrivés très rapidement, la population s’était rassemblée autour de ce qu’il restait de notre van et nous parlait avec douceur, nous tenait la main. Notre chauffeur, qui était également blessé a fait abstraction de sa douleur et est venu nous soutenir tous un par un. Rien que ça, leur présence à ce moment là, jamais je ne l’oublierai !!!
Par je ne sais quel miracle, tout le monde s’en est sorti, Bouddha veillait certainement sur nous !

Puis les secours nous ont pris en charge et nous ont emmenés à l’hôpital de Mae Sai, hôpital de campagne, doté du strict minimum en matériel médical.
Des salles d’une vingtaine de lits, les uns à la suite des autres, où hommes et femmes sont séparés. Là, on se retrouve tout petit et seul coupé de tout : le personnel ne parlait que Thaï, sauf les docteurs qui parlaient anglais.
Je vous passerai les différents détails, les interventions subies durant les 2 jours où nous sommes restés dans cet hôpital.
J’arrive maintenant à ce que je souhaite vous faire partager afin de vous avertir et vous mettre en garde :
Le 2ème jour, ayant un peu plus de voix et de lucidité que la veille, j’ai réussi à appeler le N° de téléphone figurant sur ma master carte gold, avec laquelle on avait payé quasi tout notre voyage, ce numéro figure au dos de votre carte bancaire et met en place rapidement une assistance médicale.

Ce qui a été pour nous d’un vrai secours, puisque des infections au niveau des plaies s’étaient installées. Dans les pays tropicaux, les risques d’infection sont élevés. Donc un rapatriement Chaing Rai / Bangkok par vol sanitaire s’est rapidement organisé. Le 18 Février toute la famille était de nouveau rassemblée dans un des meilleurs hôpitaux du monde : le « Bangkok Hospital ». Tout ça grâce à l’assistance médicale sollicitée. Nous avons été pris en charge par un personnel d’un extrême dévouement, des médecins d’une grande compétence, d’une véritable gentillesse et d’une authentique générosité.

Pendant toute notre hospitalisation, l’assistance médicale n’a cessé de m’appeler pour prendre de nos nouvelles et pour organiser notre rapatriement au plus vite vers la France. Avec la haute saison, nous n’avons pu partir tous sur le même vol. Mes enfants et ma mère sont partis sur la Thaï Airways, mon mari et mon père, nécessitant une assistance médicale sont partis sur Air France et moi je suis partie sur Air France avec une assistance médicale 3 jours plus tard, mon rapatriement nécessitant un transport allongé, il a été plus difficile de trouver des places disponibles sur les vols, d’où le départ différé.


D’après notre expérience sur ce que nous avons vécu, voici quelques conseils utiles pour votre sécurité en cas d’accident ou de maladie :


² Veillez à ce que votre vaccination soit bien à jour avant le départ, antitétanique, etc…

Certaines régions (comme : le centre du pays, les zones touristiques et les grandes villes) offrent des conditions sanitaires proches des pays européens, avec, en particulier, des hôpitaux de qualité internationale dans les principales villes du pays. A contrario, d’autres régions (schématiquement à la périphérie) connaissent des conditions sanitaires précaires, sans infrastructures et avec toutes les pathologies tropicales endémiques.

² Avoir toujours son passeport sur soi ou une copie

² Payer votre voyage avec une carte de crédit garantissant les remboursements des frais d’hospitalisation, médicaux et de rapatriement (Gold, Premier, etc…), vous bénéficierez ainsi d’une assistance médicale, non négligeable quand un problème survient.

² Garder toujours cette carte de crédit international sur soi pour pouvoir être soigné convenablement, en cas d’urgence. Elle contient des renseignements d’appel et votre identité.
Noter sur d’autres documents ces informations pour les avoir toujours à votre portée ou celle de vos accompagnateurs.

² Faire connaître auprès des personnes avec qui vous voyagez ce système d’assurance et leur indiquer la démarche à suivre.

² Noter les numéros de téléphone, identité et responsabilité des représentants des assurances qui vous rendront visites (avec le traumatisme on ne sait plus à qui l’on a à faire…).


A savoir :

S’ajoute à un accident à l’étranger :

- La méconnaissance, l’incompréhension de l’environnement social et culturel dû à la langue, la ville et ses complexités, sans oublier le choc traumatique.
- Les occupants d’un même véhicule accidenté ne subissent pas les mêmes blessures. Certains peuvent être sortant d’hospitalisation, alors que d’autres ne le seront pas.
- Il est préférable de demander l’attestation d’assurance à votre chauffeur, son adresse ou celle de sa compagnie, ceci vous sera demandé par votre assurance en France.
- Les lois régissant le code de la route ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre. Les déclarations d’accidents en font parties (le premier déclarant a souvent raison !), cela paraît peut-être fantaisiste, mais lorsque l’on est concerné cela change tout !

² Avoir un téléphone mobile local. Pour la Thaïlande, la technologie téléphonique, très évoluée, vous permet d’acquérir pour 150 Bath (environ 3 €) une carte SIM pouvant se mettre dans votre téléphone.
Les opérateurs de téléphonie mobile en Thaïlande : Orange, DTAC, One to call… vous permettent d'utiliser leurs cartes SIM sur votre téléphone, tant que celui-ci n'est pas verrouillé.
Vous pouvez aussi acheter un téléphone mobile en Thaïlande pour un coût assez modique (environ 800 Bath). Vous allez ainsi disposer d’un numéro Thaï, qui vous permettra à moindre coût de rester en contact avec les différentes instances du pays, mais également avec vos proches, qui pourront vous contacter pour un coût normal. Vous aurez la possibilité de réserver vos hôtels sur place pour moins de 7 Bath.
Vous pourrez même appeler en France (5 mn coûte 1 €).
Il vous suffira d’acheter de temps en temps des unités dans les « Seven Eleven », supérettes très répandues en Thaïlande, où l’on trouve à peu près tout.


Remerciements :

Sans notre téléphone Thaï, nous n’aurions jamais pu joindre Guy et Montri, qui nous ont énormément aidés, par leur disponibilité et leur efficacité, grâce à eux, à leur connaissance du pays et de nombreux contacts locaux, une véritable chaine de solidarité s’est alors mise en place.
A Chaing Rai, Moon, que nous ne connaissions pas est passée régulièrement nous rendre visite à l’hôpital de Mae Sai. Elle s’est également occupée de la mise en consigne de nos bagages à notre hôtel de Chaing Rai, pour que nos chambres puissent être libérées.
A Bangkok, les assistantes sociales du Child Adoption Center, en l’occurrence Chintana, Sirirat et Kathare, nous ont plusieurs fois rendues visite les bras chargés de fruits, de fleurs et de succulents desserts que j’affectionne tout particulièrement.
Quant à Guy et Montri, pourtant très absorbés par les comptes-rendus des visites aux filleuls et leurs traductions, sont venus passer 3 jours sur Bangkok. Leur soutien de tous les jours, de chaque instant a énormément compté pour nous, a permis de prendre un certain recul face à cette douloureuse épreuve.
Merci mes amis, merci, vous le savez je vous aime du plus profond de mon cœur.

Voilà, j’espère ne pas vous avoir trop assommé à la lecture de cet article, mais il était très important pour moi de vous faire partager et de vous transmettre mon expérience et les démarches à mettre rapidement en place dans de telles circonstances. Comme on dit : « Mieux vaut prévenir que guérir ».

Elisabeth Baudu